Un petit bout de France en Colombie
Philippe Durand, un Normand amoureux de la Colombie
Mercredi 4 avril
Bochalema – Pamplona – 36 km
Personne n’a été capable de me donner la distance entre l’endroit de rêve que je dois quitter et la prochaine ville étape du joli nom de Pamplona.
Johnny, toujours lui, fait chauffer son téléphone pour faire le tour de ses relations et m’indiquer l’adresse d’une personne à Pamplona qui me conduira chez un français, propriétaire de l’Hostal Normandie, endroit réputé dans la ville.
Johnny et son épouse
Avant de quitter les lieux dont il a la charge, Johnny n'oublie pas de me faire visiter son jardin exotique
Ici dans les Andes, il n’est pas rare de quitter un lieu pour en retrouver un autre avec la certitude de devoir pédaler la distance tout en ascension, du premier au dernier kilomètre.
C’est le cas aujourd’hui.
Le décor est d’une grande beauté et j’ai tout le temps de l’admirer forcé que je suis de suivre non seulement l’unique route mais aussi le relief qui va avec.
Avec de la chance et de la patience ...
A mon arrivée dans la jolie ville de Pamplona, j’active les relais et finis dans une superbe demeure hôtel tenue par Philippe Durand, français de Normandie, qui m’ouvre la porte de l’une de ses nombreuses chambres. Il me fait visiter sa maison tout en me proposant qu’une de ses employées me lave le linge. Anecdote pour certains, mais pour les initiés surprise agréable car seuls les voyageurs à pied et à vélo proposent ce geste simple mais très précieux.
Un rafraîchissement national !
J’apprendrai au cours du repas, autour d’un apéritif anisé marseillais et d’un vin chilien que Philippe a fait le tour de France complet à pied avec tous les anecdotes qui vont avec et qu’il a ensuite parcouru le monde des Amériques à l’Europe de l’est, de l’Australie à Cherbourg pour finalement se sédentariser à Pamplona ici en Colombie, pour y construire sa maison et la transformer en Hôtel standing afin d’y vivre paisiblement. J’arrive chez lui en pleine semaine sainte, événement marquant ici dans les villes et villages de l’Amérique du Sud, et en même temps, moment de travail important pour notre français.
Les quelques heures passées chez lui à 2 500m d’altitude, ont été paradoxalement une véritable bouffée d’oxygène avec ce personnage haut en couleur, véritable baroudeur des terres et parfois des mers. Chacun y est allé de ses aventures marquantes et a reconnu en l’autre une oreille attentive et compréhensible.
Toutes les bonnes choses ont une fin, en attendant d’en goûter d’autres.
Demain et les autres jours, je devrai trouver les forces suffisantes pour rouler à des hauteurs comprises entre 2300 et 3500 m, peut-être plus. Quand on aime on ne compte pas.