Le début d’une longue traversée

Publié le par JANODOU

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Dimanche 8 avril

Bucaramanga – La Playa – 90 km

 

Encouragé par la famille dès six heures du matin grâce à la technologie informatique et à Skype, je pars de mon logis le cœur léger et bien décidé à avancer le plus loin possible vers Barrancabermeja, distant de 125 km.

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La carte indique une descente dans la plaine, mais il en sera tout autrement. Toute la journée, je jouerai aux montagnes russes dans un décor il est vrai d’une grande beauté, allant même à me faire oublier par moments les descentes et les montées très raides de cette région. Et toujours ces encouragements qui m’aident à aplanir le relief !

Régulièrement, je traverse des zones de turbulences c'est-à-dire une route complètement laminée par des glissements de terrains autant que par les travaux gigantesques entrepris pour la construction d’un barrage hydro-électrique. La vigilance était doublement nécessaire en ce dimanche très chargé en deux, quatre roues et souvent seize roues des mastodontes de poids lourds.

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Arrive l’heure, comme tous les jours, de me mettre en quête d’un logis pour passer d’un jour à l’autre. Une grande famille m’y aidera. Elle m’accueille en toute simplicité d’abord avec le café, servi à toute heure, puis en me faisant place propre en dessous d’un petit hangar de chaume pour me regarder avec étonnement installer la tente.

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C’est alors souvent la même question qui revient : pourquoi venez-vous ici en Colombie ? C’est alors l’occasion pour moi d'expliquer que c’est un rêve d’enfant qui me conduit chez eux et la curiosité de découvrir des gens et des pays que je ne connais pas. Tout ici m’est inconnu. Le vélo reste aussi l’attraction, ce qu’il y a dedans, son prix et la carte du pays qui les attire étrangement.  je reste évasif sur le prix et explique que c’est un vélo emprunté auprès d’un ami. Je me suis promis de contourner les discussions autour de l’argent et reviens toujours sur des considérations symboliques et philosophiques  de mon voyage. Je garde cette attitude en n’importe quelle circonstance même si je sais qu’ils ne sont pas dupes.

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Nuit difficile avec le vacarme des camions vrombissants passant à moins de dix mètres de mon oreiller. Et j’en ai pour des nuits et des nuits.

 

 

 

 

Lundi 9 avril

La Playa – Campo 23 de Barrancabermeja –  56 km

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Orage tropical

 

Surprise ce matin. Non pas par le café servi dès mon lever tôt mais par la « sopa » (la soupe) servie elle aussi très souvent, matin, midi et soir. Ce matin, juste avant mon départ vers 6h30, elle m’a été apportée par le patriarche, avant qu'il n’aille travailler dans les transports de légumes. Deux des trois enfants sont déjà dans le car qui les amène au collège et moi sur mon vélo en train d’essuyer les quelques gouttes de pluie.

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Ces quelques gouttes se transforment rapidement en pluie diluvienne. Il fait déjà chaud et je continue ma route vers Barrancabermeja. Cette route qui ne désemplit pas de ces moteurs abrutissants commence à ressembler à un petit ruisseau tant la pluie redouble d’intensité.

Pas si désagréable de rouler dans une pluie chaude ! Il fait 24°, pas de vent mais au bout de trois quart d’heure, j’abdique, je renonce, je me réfigie sous un abri. Deux heures durant je regarde le ciel fondre sur cette nature jamais satisfaite. Deux heures pour tenter d’y voir une éclaircie. Elle arrivera timidement mais durablement.

Deuxième départ difficile sur la route du pétrole, entre Barrancabermeja et Honda. Des centaines de camions transporteront cet or noir des raffineries avoisinantes jusque dans toute la Colombie.

Pas facile de se faire gros devant ces mastodontes primitifs. Rétroviseur, bas-côtés, côtes à franchir : je ne sais pas si je tiendrai jusqu’à Honda distante de près de 300 km. Et cette nuit encore qui sera ponctuée de ces vrombissements infernaux.

Consolation suprême avec une station service essence qui me trouve une terrasse immense où j'aurai tout le loisir de m'installer confortablement et de cuisiner le repas nécessairement apprécié des voyageurs à vélo.

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Ce soir, une grande chambre pour moi seul !

C’est pourtant bien cette route là que je dois emprunter si je veux me rendre à Pereira ! Il n’y a que celle-là !

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Voilà le poster derrière la station essence. Y'a pire non !

Publié dans 2 - LA COLOMBIE

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Commenter cet article
F
<br /> A oui tu roule en pleine forêt on ne voit même plus la route !! Tu passes par des chemins dangereux mais je suis sûre que tu restes très prudent ! C'est sympa les soupes aux reveils ca doit te<br /> donner de l'énergie <br />
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J
<br /> <br /> Non Flo, je reste toujours sur les routes !<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> tu n'as donc pas de boules-quiès avec toi ? C'est très pratique quand c'est bruyant.<br />
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J
<br /> <br /> Elles ne servent à rien quand tu dors à une quinzaine de mètres des puissants moteurs.<br /> <br /> <br /> Mais j'ai abrégé cette route infernale avec l'aide d'un routier sympa.<br /> <br /> <br /> Bonne continuation David et à bientôt<br /> <br /> <br /> <br />