Plongée au cœur la mégapole La Paz
La cuvette de La Paz
Mardi 21 août
Huarina – La Paz – 80 km
Une nuit dans un duvet chaud au milieu d’une chambre froide ne m’encouragent pas au lever matinal. Mais avec Pauline et Alexis nous avons conclu un départ à sept heures trente, et c’est à cette heure précise que nous quittons ce village étrange où je ne viendrai pas passer mes vacances, même pour une heure.
Le soleil efface doucement les trois degrés sous zéro et c’est le calme plat dans ce relief de bord de lac mais pas dans la circulation. A l’approche de la capitale en effet, le flot de voitures, de bus, de camions mais surtout de combis s’intensifie pour devenir incessant à une trentaine de kilomètres de La Paz. Au milieu de ce trafic, se mêlent encore des traversées de piétons, de chiens et de véhicules débouchant de partout. La vigilance est de mise au milieu de ce flot urbain mais nous ne pouvons échapper à une intense pollution de l’air avec ces camions dégageant le plus souvent d’épaisses fumées noires. Tout ceci ajouté aux 4 100 m atteints dans la ville de El Alto et c’est presqu’un arrêt forcé que nous décidons de faire pour avaler autre chose que le carbone : un repas.
Alexis et Pauline avant l'arrivée sur La Paz
Une pause salutaire pour une recharge d’énergie mais qui n’atténue pas l’incroyable entremêlement de piétons et de véhicules à l’embouchure des dizaines de rues qui se croisent dans un vacarme de klaxons et de moteurs. J’ai rarement traversé une telle circulation lors de mes pérégrinations et cela me conforte dans l’idée d’éviter les grandes agglomérations, quand cela est possible.
Mais notre galère qui durera tout de même vingt kilomètres et près de deux heures aura sa récompense.
Armés jusqu'aux dents, nous partons affronter cette armée d'habitations
Je me suis souvent retrouvé sans voix, au détour d’un lacet, face à des panoramas montagneux tels que ceux rencontrés dans la Cordillère Blanche, ou, dernièrement, devant un poster grandeur nature de petites îles flottant sur ce vaste lac Titicaca. Mais à l’instant précis où nous quittons cet enfer urbain niché à plus de 4 000m, c’est l’émoi total. Une impression jamais ressentie dans un voyage, un tableau surréaliste. Devant moi, une sorte de cirque montagneux d’aspect ovale d’une étendue indéfinissable tant le plan est large dans mon champ de vision. Dans cette arène gigantesque, des centaines de milliers de toitures sont collées les unes aux autres, et ce, sur toutes les surfaces de ses pentes douces. J’ai l’impression de me retrouver dans un stade avec plusieurs millions de spectateurs se régalant de leur match et fixant le plat de la ville recouvert de grandes barres d’immeubles, de maisons et de quelques petites étendues vertes. Les automobilistes d’en bas avancent lentement tant la distance est grande et les piétons, à peine visibles, semblent figés dans cette arène antique.
Ce spectacle grandiose se fige à jamais dans mon disque dur et les photographies que j’en tirerai n’imprimeront pas l’émotion ressentie.
Nous survolons La Paz, la capitale la plus haute de notre planète. Veuillez attacher votre ceinture, nous entamons la descente.
Notre atterrissage se fera à une altitude de 3 700 m et nous aurons une température de 26°. Nous vous souhaitons un bon séjour dans la mégapole de La Paz, capitale administrative de la Bolivie.
Un peu de douceur dans les rues
grouillantes de La Paz