Deux jours difficiles encore
Jeudi et vendredi 13 et 14 septembre
Coipasa – Hizo – Llica – 80 km !!!
Je quitte le camp militaire sous le regard envieux semble-t-il de quelques bidasses qui rêvent peut-être d’évasion, cantonnés qu’ils sont dans ce lieu désertique à surveiller la frontière contre la contrebande de véhicules motorisés.
Je coupe au plus court le salar de Coipasa pour prendre la direction de Llica, avec l’objectif de m’en approcher le plus possible.
Mais c’est sans compter un salar plus humide que prévu et souvent difficile à rouler puis une piste de terre et de sable qui revient à la charge. Tôle ondulée puis terre pierreuse et parfois une portion de camino acceptable. Quelques instants plus tard, je reprends tout dans le désordre. Et ainsi de suite jusqu’à jusqu’au petit village de Hizo, étrangement silencieux, écrasé de soleil mais vite animé par trois ou quatre enfants dont la couleur des vêtements avait dû disparaître sous la poussière de plusieurs jours et le visage cuivré qui n’avait pas dû goûter à l’eau depuis un long moment.
Lorsque je traverse un village depuis mon arrivée au Chili, il est souvent fantôme sans savoir s’il s’animera dans la soirée ou s’il est définitivement laissé à la merci des oiseaux et du vent. Etrange traversée de cette partie de l’Amérique du sud !
Après bien des efforts aujourd’hui pour tenter d’avancer vers le sud, je découvre ce village donc de Hizo qui se situe à mi chemin de Llica, d’après ma carte. Je suis incapable de continuer plus loin et personne ne trouve à redire que je m’arrête ici pour passer la nuit.
Elle sera réparatrice avant de repartir demain sur une piste j’espère plus accueillante, sans grande illusion.
Ce vendredi 14, c’est un départ matinal et une répétition d’hier, le salar en moins.
Un camino toujours détestable et les derniers kilomètres dans le sable à travers une pampa que je finis par haïr. C’est en poussant la pauvre bécane que je finis par atteindre la ville de Llica, juste au bord du salar d’Uyuni.
Une certitude : s’il n’est pas envahi par l’eau, le salar devrait rouler facilement.
A moins que …