Sarcophages, momies et peintures rupestres chez les Incas
Lundi 11 juin
Sarcophages de Pucatambo (Lamud)
Cinq heures du matin, c’est la fin de ma nuit et ce , depuis que je suis parti pratiquement. Je dors peu mais souvent bien. Mais aujourd’hui , ce réveil matinal a une saveur particulière puisque j’ai décidé depuis quelques jours, à la lecture de ma carte du Pérou, d’aller faire une virée du côté de Chachapoyas, où gisent quelques sites archéologiques datant de l’époque Inca.
Un des nombreux mototaxis qui sillonnent la ville
Déception sur place, après trois heures de taxi moto, de transports collectifs en trois épisodes : les agences organisatrices des circuits historiques sont déjà parties emmener leur clients, puisque ces sites sont assez éloignés de la ville. Autre déception et pour les mêmes raisons, on ne peut visiter qu’un seul site par jour. Cruelle désillusion ou je fais autrement ?
Habitante du petit village de Lamud
Comment s'appelle cette créature trouvée en chemin ?
En discussion avec un chauffeur de taxi, j’apprends que je peux atteindre la ville de Lamud avec une voiture et de là, je devrais me débrouiller pour me faire amener dans la falaise renfermant mes trésors convoités. En route donc et sur place, je verrai.
Autre discussion sur place avec le responsable du musée local car le site en question est peu connu du public à cause de son accessibilité difficile. Je trouve un chauffeur avec sa voiture qui n’en est pas une, mais surtout je tombe sur un « orientateur touristique », prénommé Buenaventura (ça ne s’invente pas) qui se propose de me guider à travers le site.
Quelques images du musée de Lamud
où reposent deux momies
Hilario dont la voiture aurait pu faire partie du musée
Et Buenaventura, passionné de l'Histoire de sa ville
Une autre aventure commence alors. Il fallait avoir le cœur bien accroché pour accepter d’être la passager de Hilario durant la montée sur le haut de la falaise. Je me demande encore comment nous avons pu arriver sur place sans encombre et entier, dans un chemin de mulets plus que de chevaux vapeur. Il fallait avoir une deuxième fois le cœur bien accroché, et surtout les chaussures pour descendre prudemment dans un sentier très escarpé menant dans le cœur du site. Buenaventura m’indiquait aux passages délicats les pieds d’appui et les mains d’accrochage.
Le rideau du spectacle s'ouvre sur les statuettes hautes de 1,20 m
Et là, récompense suprême devant ce spectacle accroché à la falaise : les statuettes Incas, face à la vallée, au soleil et à la terre et perchées de manière à les rendre inaccessibles à des visiteurs malintentionnés de l’époque et de maintenant. Cette première image flotte encore devant mes yeux comme si je découvrais pour la première fois les acteurs d’un théâtre à la levée du rideau. Même spectacle, même effet !
Je n’avais d’yeux que pour ces statuettes déposées là depuis environ cinq mille cinq cents ans et qui n’ont pas bougé depuis lors. Seuls seront visités de manière brutale les sarcophages. On peut apercevoir des ossements, des lambeaux de vêtements mais surtout admirer les quelques peintures rupestres de quelques représentations humaines et animales. Une capsule, terme utilisé pour désigner une sorte de tonneau de terre cuite où était déposée la momie, trône au milieu de ces décombres. Elle est éventrée et renfermait également des céramiques en offrande aux défunts.
Quelques sarcophages visités
L’émotion est grande lorsqu’on se trouve dans ma situation, celle de quelqu’un qui foule le lieu restreint d’un sanctuaire sur les pas mêmes d’un peuple inca voué à une disparition fatale. J’ai beaucoup de mal à quitter cet endroit et il faut toute l’insistance de Buenaventura pour me sortir de cette falaise où je serais bien resté.
La "capsule" où était déposée la momie
L'intérieur de la capsule
les fragments de céramique
Détail de la décoration
Quelques peintures rupestres à même la falaise
La falaise renfermant ce trésor
Une autre capsule très difficile d'accès
Parti à six heures du matin, je serai de retour à Jaén vers vingt deux heures, pour me précipiter sur l’ordinateur, visionner ces photographies et revivre une fois encore un tout petit bout d’Histoire du peuple inca.
On a la joie qu’on peut !