Première étape de montagne
Jeudi 15 mars
Barquisimeto – Guarico – 103 km
Vidé, épuisé, il n’y a plus personne !
C’est comme ça que j’ai fini ma première journée de montagne très longue mais très belle sur la fin.
Tout a commencé par une sortie de grosse ville, toujours périlleuse et inintéressante. Même à l’heure matinale de 6h30, c’est déjà le flot de tous les moyens de locomotion qui amène la population de Barquisimeto au travail. Et toujours cette chaleur qui culmine à 36°. C’est la raison principale qui m’amène à m’enfoncer dans la montagne plus rapidement que prévu. Plus difficile mais moins de monde et plus frais. L’un compensera peut-être l’autre.
manifestation d'une communauté religieuse avec barage
(ils m'ont laissé passer)
J’ai la chance à l’heure où l’estomac crie famine de m’arrêter chez une sympathique famille qui mettait la dernière main à la déco de leur tout petit restaurant et je suis leur premier client. La semaine prochaine je leur en souhaite beaucoup.
C’est maintenant que les choses sérieuses commencent avec en ligne d’horizon, les contreforts de la Cordillère des Andes. Même pas peur !
Des montées lentes, douces, à mon rythme. Puis, c’est encore plus sérieux avec l’altimètre qui montera jusqu’à 1200 m avec des pentus allant de 4 à 10%.
Palmiers géants
arbres fruitiers et ses feuilles ...
... et aussi ses fruits
Les 20 derniers kilomètres sont difficiles mais un jeune champion VTTiste de la région me tient compagnie en roulant à côté de moi. Ca paraît peu mais c’est encourageant ! Il appelle ensuite son père et tous les trois arrivons dans la dernière ville, là où mes lièvres habitent.
Inutile de dire que tout le village nous remarque et que, de téléphone en téléphone, l’information circule rapidement. Je me retrouve alors devant la pharmacie du bourg, avec le pharmacien ravi d’accueillir un cycliste comme lui. Je suis dans l’antre du cyclisme local, avec ses fanatiques de courses en montagne.
Il y a des aimants dans tout le Vénézuéla et mon vélo en acier se laisse guider. C’est la seule explication que je vois. Acceptons-la !
Mario mon accompagnateur et Jorge le pharmacien
Une invitation dans le restaurant voisin donnera l’occasion de finir la soirée avec quelques habitants impressionnés de recevoir un voyageur français et de parler de l’histoire du village, de ses habitants et de l’économie très florissante locale. Guarico est en effet le premier producteur national de café. Comment ne pas résister à sa dégustation ?
Encore une belle journée qui a vite fait oublier la fatigue d’il y a quelques heures.