La chaleur est de retour
Lundi 23 juillet
Rumichaca – Casacancha – 98 km
Sept petits degrés dans la chambre au lever ! Il ne fallait pas traîner pour se laver et s’habiller avant d’ouvrir l’ordinateur et de finir l’écriture de la journée d’hier, l’ensemble des photographies ayant déjà été travaillé et prêtes à être expédiées sur le blog dès la prochaine connexion dans un, deux ou trois jours, c’est toujours l’incertitude.
Il est sept heures du matin, les vêtements sont secs, le petit déjeuner avalé, la bicyclette me presse alors de prendre la route car un autre col nous attend.
Etrange phénomène avec cette concrétion calcaire qui sort de la montagne
Rien moins que cinq heures trente et quarante kilomètres d’ascension pour franchir le col d’Apacheta à 4 746 m, mon troisième en deux jours.
Je reste toujours étonné de la capacité de mon corps à absorber tant d’efforts depuis près de cinq mois. C’était une incertitude avant de partir et je suis rassuré quant à la suite, même si je devine d’autres difficultés à venir et d’une autre ampleur.
Rarement, la carte, le panneau et mon altimètre n'auront été aussi proches
Au sommet, je ne néglige pas le coupe vent avant d’amorcer la descente. Une précaution qui s’impose. A ce moment précis, je ne devine pas qu’elle sera la récompense de ces heures d’ascension qui, sans être douloureuses, n’en restent pas moins longues. Je ne me lasse pas d’imiter les alpagas par de petits bruits. Ils me répondent aussitôt en redressant la tête et en me regardant fixement le temps de mon rapide passage.
Quel est le nom de cet animal très farouche ?
Très vite la montagne prend un autre aspect. De celle toute nue des hauteurs dépassant les quatre mille, elle s’habille quelques centaines de mètres plus bas d’une cuirasse de pierres et de rochers pour finir de se vêtir, plus bas encore, d’arbres et d’un beau manteau vert. Les ruisseaux scintillent de mille feux sous l’effet du soleil et les forêts d’eucalyptus laissent échapper leurs odeurs si particulières. Un changement radical durant les deux heures de descente. Les alpagas ont laissé la place aux chevaux et aux vaches en même temps que le froid des grandes altitudes a été chassé par la douceur printanière qui règne dans cette vallée. J’apprécie beaucoup.
Cinquante huit kilomètres sans pédaler ou presque, simplement préoccupé à chercher l’image insolite dans la nature, à débusquer l’animal ou à capter le paysage qui, à cette heure d’un après midi d’hiver, donne le meilleur de lui-même sous l’effet de la lumière rasante. Un vrai spectacle grandeur nature que m’offre aujourd’hui encore ce généreux Pérou.
Ce soir, je viens de tomber de 4 750 à 3 400 mètres et j’apprécie la douceur de ce petit village des Andes qui fête l'anniversaire de sa naissance.
La récolte est de la fête
Demain, petite journée de quarante deux kilomètres pour atteindre Ayacucho, la ville aux trente trois églises.
Une douche avec de l'eau chaude, si !