Festival “Cañon del Pato”
Jeudi 28 juin
Huallanca – Caraz – 41 km
Petite crainte en partant ce matin car c’est la première fois que je remonte sur le vélo depuis sa dernière réparation et la grande question que je me pose est : « Est-ce qu’il va tenir ? », d’autant que je sais que je vais grimper sur une quinzaine de kilomètres à nouveau sur une piste.
Les hectomètres tombent les uns après les autres et la mécanique tient. La mienne de mécanique fonctionne bien aussi et je n’ai pas à souffrir de la montée qui atteindra l’altitude de 2 200 m à Caraz. Je reste dans les chiffres avec une surprenante température de 39° à 2 055 m pendant les 900 m de dénivelé gravis aujourd’hui. Tout continue à me surprendre dans cette Amérique latine hors dimensions.
Mais c’est dans le cañon que je serai époustouflé. Je m’engouffre doucement entre deux montagnes qui semblent se refermer à chaque virage. Les couleurs donnent l’aspect d’une toile aux parois de plus en plus verticales. Je suis la fourmi qui serpente entre les virages, rasant les bords du ravin, se glissant dans les tunnels avec la crainte d’y croiser une fourmi beaucoup plus grosse qui viendra l’écraser. Oppressant parfois mais envoutant toujours ce décor de théâtre et je n’ai pas envie d’en sortir, tant l’acteur se réjouit de dire sa pièce qui durera deux heures trente. Quatorze kilomètres de film, c’est un long métrage à suspens, digne de la Paramount.
J’en ai même oublié que la piste était toujours aussi difficile. C’est l’asphalte qui m’a rappelé que je venais de passer un des plus beaux chemins de cailloux et de poussière depuis le début de mon périple. Peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse !
Parfois des fenêtres d'aération
Petite frayeur quand il a fallu que je me colle à la paroi pour un passage de bus
!!!
Premiers sommets enneigés dont l'Alpamayo (pointe à gauche) à près de 6 000m
Vingt sept kilomètres sur du velours m’ont transporté jusqu’à Caraz, très jolie petite ville sur la route de la « Cordillera Blanca ». Je profiterai d’une journée pour à nouveau communiquer avec le monde et mettre à jour les quelques articles que vous venez de lire depuis quelques pages.
C’est aussi ça ma joie, celle de partager le verbe et l’image !
On peut le dire !
Place des Armes de Caraz