Le petit joyau de la Bosnie-Herzégovine
Mardi 13 juillet – Posusije-Biletié Polje (Bosnie) - 64,8 km (2443,6 kmc) – 4h36
Une explication ce matin dans le journal local qui affichait un thermomètre à 44° dans la région traversée. Je m’attendais à des températures très élevées, mais à ce point !
En quittant ce matin cette famille, j’étais ému de voir ce grand-père m’accompagner jusque sur la route avec, c’est une impression, l’envie que je reste quelques heures de plus. Il venait de m’assurer que la ville de Mostar étant distante de 42 km, et c’était 42 km de descente ou de plat, mais avec une circulation intense sur un revêtement très abîmé, surtout bien évidemment le bord, celle qui subit le plus. Pas facile dans ces conditions d’admirer le paysage ; il me faut avoir l’œil constamment sur la route et dans le rétroviseur pour serrer quand arrive les camions.
C’est alors au détour d’un long virage, dans une descente rapide et très large qu’apparaît Mostar, dans une cuvette bouillonnante déjà à l’heure qu’il est, et où pointent quelques minarets à côté des édifices chrétiens parsemés à travers toute la ville.
La Bosnie accueille en effet les trois religions, musulmane, chrétienne et orthodoxe.
Il me faut à plusieurs reprises demander le chemin de la vieille ville et de son « old bridge » avant de découvrir une partie de la merveille reconstituée. Seule en effet une partie de la ville a été reconstruite, la partie autour du pont devenue célèbre sur les ruines de l’ancien et c’est là que se concentrent tous les visiteurs, par cars entiers, avec chacun son guide. L’un d’entre eux d’ailleurs s’étant proposé de me renseigner personnellement lorsqu’il s’est aperçu du chemin que j’avais accompli et de celui qui me restait à faire.
Il faut dire que dans cette toute petite partie de ville, mon vélo a eu un effet bœuf, j’en étais jaloux. En anglais, en allemand, tous en admiration devant un tel périple. Tout ceci m’a valu, le téléphone arabe s’étant mis à fonctionner sans doute, d’être abordé par une journaliste local qui s’est proposée de faire paraître un article dans le journal de la région. Quelques questions et photos plus tard, je me retrouve à nouveau plongé dans cette foule indescriptible qui arpente les rues de ce joyau Bosniaque, et j’en faisais partie.
La partie de la ville reconstruite se situe tout autour du pont, et, selon un français qui m’avait lui aussi abordé, tout a été financé par l’ONU. Seraient-ce des excuses ? Mais au prix de combien de destructions humaines et autres ?
J’ai apprécié d’être sur ces lieux chargés d’Histoire comme j’ai aussi apprécié de me retirer dans un coin de la cité, à l’abri des bruits et du soleil pour déguster quelques fruits achetés sur le marché. Calme et repos après cette marée humaine tout aussi curieuse que moi. Je ne suis pas certain que les habitants voient tout ceci toujours d’un très bon œil. Que puis-je y faire ?
L’accumulation des km comme celle des degrés de température finissant par peser sur mon organisme, je décide de faire une halte de deux nuits dans un vrai lit, aux abords de Mostar.
Le paysage de collines tout autour de moi, celles que je devrai passer dans les prochaines étapes, me réconcilie avec les futures routes où la circulation me laissera plus de liberté. Je l’espère !
Demain est un autre jour, mais de repos.